Des initiatives en faveur du bio
Dans un contexte de marché morose, les acteurs de la bio de l’Île-de-France se sont réunis pour témoigner du développement de filières et de débouchés.
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« La loi Egalim impose aux services de restauration collective l'introduction d'au moins 20 % de produits bio, ou en conversion, dans ses achats alimentaires, contre 7 % actuellement. Si elle était respectée, la filière bio sortirait de la crise en quelques semaines », affirme Thomas Lafouasse, vice-président du Groupement des agriculteurs bio (Gab) de l’Île-de-France réuni à Lieusaint, en Seine-et-Marne, le 16 novembre 2023, à l'occasion d'un séminaire. Aujourd'hui, « le blé bio est acheté 250 €/t alors qu'il coûte 370 €/t à produire, hors rémunération du producteur », constate-t-il amèrement.
Pâtes de blé dur
Ce séminaire a été l'occasion de partager des expériences d'acteurs engagés pour soutenir la bio, telles que la création de la filière du blé dur. En 2022, Frédéric Bonomo, fondateur de la marque CQFD qui commercialise des pâtes, les moulins Bourgeois et la coopérative bio de l’Île-de-France, basés dans la Seine-et-Marne, ont mobilisé une dizaine d'agriculteurs pour produire du blé dur. « Nous achetons, pour l'instant, environ 300 t/an de blé dur à 700 €/t, avec un engagement sur trois ans », précise Nicolas Hallier, directeur de la coopérative.
De son côté, Olivier Lucas, adjoint au maire des Loges-en-Josas dans les Yvelines, a accompagné en 2022, l'installation de deux maraîchers bio sur un terrain de 2,2 hectares que la commune a acheté au département. « Nous avons investi près de 750 000 € pour créer cette ferme, compte-t-il. C'est beaucoup, mais nous avons notamment été soutenus par la région et le fonds européen agricole pour le développement rural, et cela se justifie pour accéder à une alimentation et un environnement de qualité, explique l'élu. Pour développer les débouchés, une association gère une épicerie participative qui rémunère au prix juste les agriculteurs locaux grâce à la totalité du produit de la vente. » Ces deux modèles, la création d'une ferme et les épiceries participatives, sont « de plus en plus reproduits sur le territoire », se réjouit Olivier Lucas.
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